Lorsque l’on se lance dans l’aventure de “je-réduis-mes-déchets-youpiiie” 😀 , on ne sait pas toujours comment faire. D’ailleurs, même lorsque l’on est bien avancé dans la démarche, cela vaut la peine de relire les 5 principes de base du “zéro déchet”.
Pourquoi, même en étant dans cette démarche un rappel est nécessaire?
Car tous les gens autour de soi ne sont pas dans la même démarche, et il est parfois difficile d’appliquer ces 5 principes…
Je ne les ai pas inventés, je me suis inspirée de la grande ambassadrice du “zéro déchet” Béa Johnson. Elle appelle ces principes: “les 5 R” ( de l’anglais: “refuse, reduce, reuse, recycle, rot).
Avant cela, un petit mot sur le cycle des objets dans la maison. En effet, dans notre lieu d’habitation, des objets entrent, des objets sont utilisés et d’autres sortent. Cela parait logique, cependant on ne prend pas toujours le temps de s’en rendre compte. Alors voici un petit schéma de ce qui se passe dans notre logement:

Ok, c’est bien joli, mais quel rapport avec les 5 principes de base du “zéro déchet”? On va y revenir après et vous allez comprendre… Je garde le suspense 😉
Quels sont-ils, alors, ces cinq principes ??
Vous êtes prêts? C’est parti:
1. Premier principe: REFUSER
Oui, cela a l’air tout simple, n’est-ce pas? Refuser. Mais refuser quoi?
Refuser TOUS les objets entrant dans notre chez-nous, que l’on peut refuser: les échantillons de parfum ou de produits cosmétiques, les cadeaux gratuits, les cartes de visite, les catalogues, les produits cosmétiques dans les hôtels, les bonbons, les autocollants, les flyers, et j’en passe…
Cela signifie aussi refuser les articles dont on peut se passer et qui vont finir comme déchets sans que nous les ramenions forcément chez nous, comme par exemple les pailles dans les restaurants…
Cela demande parfois une grande affirmation de soi pour dire “non, merci je n’en veux pas”. Car on vous sortira l’argument ultime:
“Mais enfin, pourquoi vous n’en voulez pas? C’est gratuit, cela ne vous engage à rien!” … Gngnimgnimigni… Comment dire? Oui, cela engage ma poubelle à grossir et cela je veux éviter 😉 !
Cela demandera aussi un peu d’organisation, comme par exemple: avoir (toujours) sur soi un sac en tissu pour éviter de devoir en accepter un en plastique (ou
2. Deuxième principe: REDUIRE
Deux sortes de catégories d’objets sont à réduire: ceux que l’on a déjà chez soi, et ceux que l’on fait entrer chez soi. Pour cela, la base est d’évaluer ses besoins ! De quels objets et produits avons-nous réellement besoin? Lesquels utilise-t-on? Nous verrons plus loin un outil sympa.
2.1 Réduire les objets que l’on a chez soi
Au début de ma démarche de réduction des déchets, je pensais que cela n’était pas nécessaire. En lisant le livre de Béa Johnson, je me disais “Mouais, ça a l’air d’aller trop loin, là! Moi je ne vais pas faire tout ça!”
Et pour finir, je me suis rendue compte d’une part de tous les objets que j’avais chez moi et que je n’utilisais pas. Je stockais beaucoup de choses “au cas où”! Et ce “au cas où” n’était pas arrivé depuis plusieurs années…
J’ai commencé alors un processus de désencombrement.
D’autre part, j’ai pris conscience que je pouvais simplifier grandement mon quotidien et qu’un objet/produit pouvait avoir plusieurs utilités: je pouvais donc me défaire de plein d’autres objets/produits superflus.
Par exemple dans ma salle de bain, j’ai remplacé la crème pour le corps, celle pour le visage, celle pour les mains (et celles pour les cernes, pour le cou, pour tout autre partie du corps) par un seul produit. Lequel? Je vous laisse le suspense pour l’instant et j’éditerai l’article lorsque je vous révélerai mon secret 😉
2.2 Réduire les objets que l’on fait entrer chez soi
Pour cela, la première étape est d’évaluer notre consommation. En effet, nous avons trop tendance à acheter des choses pour de mauvaises raisons qui nous semblent pourtant de BONNES raisons. (Souvent, nous arrivons facilement à nous persuader de la bonne utilité d’un objet… inutile.)
Une fois nos besoins établis, nous arriverons à consommer de manière plus adaptée. Et parfois acheter peut être une manière de gérer ses émotions: il peut donc être utile de se questionner sur l’objectif caché de certains achats.
Voici l’outil sympa évoqué plus haut, pour s’aider à décider si on achète un produit :
2.3 La méthode BISOU
Vous connaissez? Le principe est assez simple vous allez voir. En résumé :
B: en ai-je BESOIN?
I: en ai-je besoin IMMEDIATEMENT? Puis-je différer l’achat?
S: ai-je chez moi un article SIMILAIRE qui pourrait être utilisé à la place de ce nouvel article?
O: quel est l’ORIGINE de ce produit ? Dans quelles conditions a-t-il été produit? A-t-il une garantie à vie?
U: quelle UTILITE vais-je en avoir? Va-t-il m’apporter un confort indispensable?
Pour plus de détail, allez voir sur le site: https://lesecolohumanistes.fr/la-methode-bisou/
3. Troisième principe: REUTILISER
Une caractéristique très importante, dans la démarche de réduction de ses déchets, est d’être… MATERIALISTE !
Oui, cela parait surprenant, n’est-ce pas?
Cependant, “matérialiste” dans le sens premier du terme: “qui tient aux choses matérielles”, c’est à dire, qui en prend soin. Et non pas dans le sens qui a été détourné “qui a beaucoup de choses matérielles”.
Ainsi: plus vous prendrez soin de vos objets, plus longtemps ils dureront.
Et en toute logique, moins vous aurez besoin d’acheter d’autres objets, plus vous ferez d’économie, plus vous aurez de temps pour faire d’autres choses qui vous intéressent.
Autre astuce: moins vous aurez d’objets, moins vous passerez de temps à les entretenir…
3.1 Réparer au lieu de jeter
Si vous faites un nouvel achat, pensez à bien vous renseigner dans quelle mesure l’objet est réparable.
Et comme dans l’étape “acquisition d’un nouvel objet” vous aurez fait attention à la garantie à vie, vous pourrez renvoyer votre objet cassé au fabriquant pour qu’il vous le répare.
Oui, bon d’accord, tous vos objets cassés n’ont pas une garantie à vie!
Renseignez-vous s’il existe une filière auprès de votre lieu de vie, de gens qui réparent vos objets, tels les “café repair“, ou des sites qui répertorient les endroits où vous pouvez faire réparer vos objets. Et parfois, on a simplement un voisin, une copine, un parent, qui est doué pour réparer…
3.2 Laver pour réutiliser
Au lieu d’utiliser des produits que vous allez jeter (par exemple, des coton-tiges, des bouteilles en plastique, du papier d’aluminium), il s’agit ici d’avoir chez soi des articles que vous pouvez laver et réutiliser. Par exemple:
- une gourde au lieu d’acheter des bouteilles jetables en plastique,
- des cotons démaquillant lavables,
- des wraps (tissu enduit de cire d’abeille ou de cire végétale) en remplacement du film plastique/aluminium pour conserver la nourriture,
- des sacs en tissus pour acheter la nourriture en vrac ou emporter un en-cas avec vous,
- des serviettes en tissus ou des chiffons en tissu lavables pour remplacer le papier ménage (ou “sopalin” pour les français 😉 ),
- garder votre flacon-pompe de savon pour les mains pour le recharger avec du savon liquide que vous aurez fabriqué ou acheté en vrac.
Ce ne sont que quelques exemples parmi d’autres.
En effet, pour chaque objet que vous allez jeter, vous aurez à vous poser cette question:
***Y a-t-il une alternative lavable ou réutilisable par laquelle je pourrais remplacer cet article jetable?***
Un avantage indéniable, est que vous n’aurez plus besoin de rajouter ces articles sur votre liste de courses!
Résultat: un gain de temps passé en magasin et une économie d’argent 🙂
3.3 “Upcycler” pour réutiliser
Oui, effectivement “upcycler” n’existe pas… Si vous connaissez le terme “upcycling”, vous aurez compris l’idée. Sinon, voici en bref de quoi il s’agit: au lieu de jeter un objet, ou de le mettre à recycler, cet objet va être modifié pour en faire un autre objet, et ainsi avoir une deuxième vie.
Par exemple, transformer un vieux t-shirt en sac ou le découper pour en faire des mouchoirs.
——– N’hésitez pas à partager dans les commentaires quels objets vous avez “upcyclés” et surtout: en quoi! ——–
3.4 Détourner un objet de son usage classique
Dans le même ordre d’idée, sans le modifier cette fois-ci, l’objet sera détourné de son usage premier, qui est parfois inutile pour nous, en un objet qui est utile.
Par exemple, je me suis rendue compte que je n’utilisais pas beaucoup mes boites à savon (uniquement quand je voyage, et encore: souvent le savon n’est pas au bon format et ne rentre pas dedans 😕 ) et je les utilise pour transporter des en-cas (des fruits secs la plupart du temps) dans mon sac à main.
3.5 Privilégier les objets d’occasion
Dans l’optique de réutiliser les objets, vous pourrez aussi donner les objets en bon état (n’oubliez pas de les réparer avant de les donner ou de les revendre!) ET vous pourrez profiter de ces filière d’objets d’occasion de toute sorte.
Vous avez ainsi le choix (oui, bon pas encore partout, mais ces domaines sont en expansion!):
– acheter d’occasion sur des sites Internet, des applications ou des magasins
– emprunter dans des bibliothèques d’objets
Il existe un nombre incroyable de sites Internet et d’applications sur lesquels vous procurer ce dont vous aurez besoin. Vous trouverez toute sorte d’objets: des meubles, des appareils électroménagers, des habits, des jouets, etc. mais aussi des objets de luxe sur des sites spécialisés dans ce genre d’articles.
Les bibliothèques d’objets, quant à elles, fonctionnent aussi grâce à un système de don; et en fonction de l’abonnement que vous prendrez, vous pourrez emprunter toute sorte d’objet. Un exemple est le site www.manivelle.ch.
4. Quatrième principe: RECYCLER
Pourquoi le recyclage vient-il seulement en quatrième position?
On pourrait croire que dans la gestion des déchets: recycler, cela suffit. Que c’est LA solution, et qu’il faut mettre tous les efforts sur cet aspect.
Oui, mais non. Parce qu’en réalité, recycler demande de l’énergie et beaucoup de ressources.
De plus, tout ce qui est mis au recyclage n’est pas forcément recyclé… En effet, seul un certain pourcentage de ce qui est mis au recyclage est effectivement recyclé…
Car pour qu’un matériau soit recyclé, il est nécessaire qu’il soit isolé des autres matériaux (par exemple le papier plastifié ne pourra pas être recyclé), et dans certains centres de tri, si le papier ou le carton est souillé, il ne sera pas recyclé non plus (par exemple les cartons de pizza). Ainsi, renseignez-vous bien comment fonctionne votre centre de tri!
Pour finir, il n’y a pas de recyclage sans filière de recyclage, c’est-à-dire des centres de tri qui ramassent les déchets et les revendent à des entreprises, qui rachètent ces déchets pour refabriquer un nouveau matériau qu’elles pourront revendre.
Oui, recycler, c’est important. Cependant, grâce aux trois principes précédents, vous devriez avoir de moins en moins de choses à recycler.
5. Cinquième principe: COMPOSTER
En dernier, voici donc le compostage. Sachez que composter vos déchets qui peuvent l’être réduira votre poubelle d’environ 30 à 50%, et l’allégera de manière significative !!
En théorie, vous pouvez composter toutes les matières organiques: les végétaux, les pelures de fruits et épluchures de légumes, les restes de repas, les os, le papier avec des encres végétales, les cheveux, les ongles, le coton, la soie, les coquilles d’oeufs, les restes de viande et de produits laitiers, etc.
La théorie s’applique si vous avez pleinement la liberté de faire votre compost dans un coin de nature.
Dans la réalité, des contraintes vont s’appliquer, suivant si le compost est géré par d’autres (votre commune par exemple) ou si vous utilisez un lombricompost. Pour ne donner que ces deux exemples.
Dans le cas où un compost commun est géré par une commune, il sera souvent demandé de ne pas y mettre de matière animale (reste de viande, coquille d’huitre, etc.) car en se décomposant, elle dégage une odeur désagréable et attire des animaux que l’on ne souhaite pas forcément voir à cet endroit.
Dans le cas d’un lombricompost, étant donné la présence de vers, il est déconseillé de mettre de l’ail par exemple, car il tue les vers. Il y a également un rythme de remplissage à respecter (ni trop, ni trop peu), et un certain taux d’humidité à maintenir pour le bien-être des vers.
6. Les cinq principes et le cycle des objets dans la maison
Au début de l’article, je vous parlais du cycle des objets dans la maison. Afin que vous puissiez comprendre encore mieux pourquoi c’est important de suivre ces principes dans cet ordre et pas un autre, voici ci-dessous un schéma. Vous y verrez que si vous agissez en premier au niveau des objets qui rentrent dans la maison, vous aurez moins d’objets à ressortir de la maison.

Tout est clair, maintenant, n’est-ce pas? 😉
Ok, oui c’est vrai qu’il y a besoin d’un peu de temps pour intégrer toutes ces notions dans le quotidien.
Et sur le schéma il y a deux fois “réduire”, c’est normal! Rappelez-vous: on réduit nos achats pour être au plus près de nos besoins (c’est-à-dire: ce qui entre chez nous), et on réduit les produits que l’on stocke chez soi en fonction de leur utilisation, et on simplifie nos routines (c’est-à-dire: on limite le flux des objets).
Ainsi prenez le temps d’observer avec bienveillance ce que vous faites et ce que vous pouvez améliorer, et gardez en tête que réduire ces déchets est un processus qui prend du temps !!
Dites-moi en commentaire ce qui est simple pour vous et que vous faites déjà, et ce qui vous semble difficile à faire!